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Ortie – Urtica dioïca – Urticaceae

Publié par Laurent Jacquemin le

Ortie
Urtica dioïca L.
Urticacea

Nom scientifiqueUrtica dioïca L.

Noms vernaculaires: « Trésor du jardin », « Ortie méchante », « Ortie commune », « Ortie vivace », « Ortie dioïque », « Grande ortie », « Ortie brûlante », « Ortie de grange », « Étrouge », « Chocotte », « Échaudure » en français ; « Nettle » en anglais ; « Linad braz », « Linad skaot », « Linad gruzias » en breton.

Histoire et origineLa dénomination « Ortie » vient du mot « urtica » du latin « urerer », qui signifie « brûler ». Elle est considérée depuis des siècles comme une grande plante hémostatique. Dioscoride, au 1er siècle vantait ses effets dans les hémorragies (métrorragie, hémoptysie, épistaxis,) mais aussi comme diurétique, laxative et pectorale. Galien, au IIème siècle, considère ses nombreuses propriétés : expectorante, aphrodisiaque, emménagogue, mais aussi en usage externe en cataplasme de feuilles contre les morsures, plaies, suppurations et précise qu’on ne la consomme qu’en temps de famine.

Au Moyen Age, Hildegarde de Bingen conseille l’usage de graines contre les maux d’estomac, l’angine, le cancer, les maladies de la rate, et les racines contre les maladies ganglionnaires et les saignements. Adeline Larivière Le Rhun, naturopathe hildegardienne (Plestin-Les-Grèves et Vieux-Marché), nous apprend aussi qu’Hildegarde en parle dans son livre Physica et elle en dit ceci : « L’Ortie est d’une espèce tout à fait chaude. Elle ne vaut rien à manger crue, à cause de son caractère irritant. Mais si on fait cuire celle qui vient de sortir de terre, elle est bonne à manger, car elle purge l’estomac et en fait disparaître les humeurs. Et toute espèce d’ortie parvient à ce résultat. (…). Et si on perd la mémoire, piler de l’Ortie brûlante pour en extraire le suc, ajouter un peu d’huile d’olive : quand on va se coucher, s’en frotter la poitrine et les tempes : de la sorte, les oublis seront plus rares. (…) ». Bon à savoir, cette dernière préparation, l’huile à l’Ortie, est en effet efficace en période de formations et d’examens lorsque l’on doit solliciter intensément notre mémoire.

Appréciée pour ses qualités nutritives et médicinales jusqu’au XVIème siècle, elle va petit à petit disparaître des tables, excepté dans les pays nordiques et en Russie. Jusqu’au début du XIXème siècle, l’ortie tombe dans l’oubli. 

En 1845, un médecin, Dr Ginestet du Tarn et Garonne, publie un mémoire sur les effets remarquables de l’Ortie sur l’hémorragie utérine.

L’italien Menucci en 1846, et Cazin en 1850, confirment les vertus anti hémorragiques de l’ortie. Des recherches récentes mettent à jour des propriétés incroyables. La valeur énergétique de l’ortie est équivalente à celle de l’épinard.

Dobreff en 1924 découvre la sécrétine analogue à celle de l’épinard. H. Cremer en 1934 confirme sa valeur dans l’augmentation des éléments du sang. Le Dr H. Leclerc, vers 1930, constate son intérêt vaso-constricteur (suc de la plante) dans les métrorragies, hémophilie, épistaxis, elle devient dès lors une plante des plus précieuses à divers égards (vétérinaire, médicinale, alimentaire).

Parties utilisées: On utilise les feuilles (avant la floraison), racines (à l’automne) et graines (un mois après la floraison), fraîches ou séchées. Graines à utiliser avec parcimonie.

Composition chimique: L’Ortie est particulièrement riche en vitamines (C – 100mg pour 100g, B2, B5, B6, K, provitamine A), en sécrétine (stimulant gastrique et pancréatique soluble dans l’eau), en minéraux (fer – 41mg pour 100g, silicium, nitrates de potassium et calcium), chlorophylle (2,7% – pigment proche de l’hémoglobine du sang), mucilage, enzymes, protéines (12.8%), matières grasses (4.9%), lécithine, cellulose (6%), amidon (48%), acides formique et acétique, dérivés des acides aminés (acétylcholine, choline, sérotonine, histamine), tanins , stérols, etc.

Plus spécifiquement, nous travaillons la racine pour l’alcoolature d’Ortie, et dans la racine on trouve des lectines (0,1%), polysaccharides, stérols (sitostérol), lignanes, acides gras, tanins, etc.

Identification botaniquePlante herbacée sauvage, commune, vivace, de 0,5 à 1,5 m de haut, à feuilles opposées par 2, grandes, beaucoup plus longues que larges, très aiguës, dentées en scie, vert sombre. Les fleurs sont petites et discrètes, réunies en grappes rameuses plus longues que le pétiole des feuilles. Les tiges sont dressées, non ramifiées, ligneuses et carrées. La grande Ortie est dioïque, les fleurs mâles et femelles sont portées par des pieds différents ; les fleurs verdâtres ont 4 sépales. Les mâles ont 4 étamines, les femelles sont réduites à l’ovaire ovoïde surmonté d’un stigmate plumeux. Feuilles et tiges sont recouvertes de poils urticants, de minuscules ampoules à parois calcaires et à pointes silicifiées très fragiles, se brisant aisément et se vidant de leur contenu : l’acide formique, enzyme, composé acide, voisin des acides résineux. La racine est rampante, jaune, et émet des rejets dans tous les sens.

L’Ortie est une plante envahissante, répandue dans toute la France et presque dans le monde entier ; amie de l’homme elle le suit partout. Nitrophile et rudérale, elle est très communes autour des habitations, dans les décombres et les fossés. C’est une plante dite “animique”, correspondant bien aux êtres vivants, car elle synthétise des substances spécifiques du règne animal (acides aminés tels que l’histamine, la sérotonine, l’acétylcholine). Ces composés spécifiques urticants (acide formique et histamine) sont des anti-inflammatoires bien connus en homéopathie.

Médecine traditionnelle: L’Ortie est utilisée comme plante tonique, tonifiant l’organisme, comme stimulant les fonctions digestives, comme draineur hépatique et pancréatique (stimule la production enzymatique du pancréas), nutritive, anti diabétique (hypoglycémiante) , diurétique (élimine l’urée, l’acide urique et les chlorures), draineur du sang (elle régénère le sang), anti-diarrhéique, hémostatique, emménagogue, galactogène, anti-anémique (augmentant la teneur du sang en hématies), reminéralisante, détoxifiante, anti-rhumatismale (alcalinisante, elle prévient la dégradation du cartilage articulaire), anti-inflammatoire, antalgique, antimicrobien, protecteur vasculaire, immunostimulante. C’est une des meilleure source de chlorophylle ce qui lui donne le pouvoir d’assainir le milieu intestinal.

On l’utilise dans les cas de fatigue chronique, anémie, hémorragie, diabète, mémoire, lithiases biliaires, ulcères gastriques, intoxications, ostéoporose, cicatrisation, diarrhée, dermatoses, soins des cheveux, rhumatismes, affections buccales, hyperplasie prostatique bénigne (HPB= adénome prostatique – particulièrement l’alcoolature de racines, qui freine l’augmentation du volume de la prostate).

 

Précaution d’emploi: L’ortie est déconseillée dans le cas d’œdème par rétention due à une insuffisance cardiaque ou rénale. Les semences sont diurétiques, purgatives, fébrifuge, emménagogue, vermifuges, drastiques et dangereuses au-delà de 15g par jour. L’ortie est une plante médicinale majeure, alimentaire, qu’il ne faut pas avoir peur d’utiliser tellement elle est nutritive (fer, calcium et surtout les 8 acides aminés essentiel (18 acides aminés sur 20, dont les 8 essentiels!), ceux qu’on ne métabolise pas et dont on doit trouver la source dans notre alimentation. C’est donc une alliée de premier ordre.

UTILISATION EN ALCOOLATURE (interne): Galénique qui respecte le Totum de la plante et garantit son efficacité. La forme liquide est à privilégier car elle agit au contact direct des muqueuses. Faire une cure de 21 jours, à raison de 30 gouttes par jour diluées dans un verre d’eau (ou 15 gouttes matin et soir). Faire la cure jusqu’à la fin du flacon (environ 3 semaines) et ressentir les effets. Si vous éprouvez le besoin de recommencer une autre cure, faire une pause d’une semaine entre chaque. Ne pas dépasser quatre cures par an.

UTILISATION EN ELIXIR FLORAL : Nous aide à retrouver notre détermination, notre tonus mental et notre sens de l’initiative. Il est aussi utiliser pour favoriser une communication bienveillante, renforcer l’unité familiale, apaiser le foyer perturbé, réconforter les enfants adoptés, les personnes divorcées, etc.

UTILISATION EN TISANE (interne): Boire 2 tasses le matin et une à midi, en cure de trois semaine pour fortifier et drainer l’organisme.

UTILISATION EN ALIMENTAIRE : L’Ortie est un super-aliment (très riche en protéines, vitamine, minéraux et oligo-éléments). La poudre d’Ortie peut saupoudrer les plats chauds ou froids toute l’année, la plante fraîche peut s’utiliser en soupe, tarte, pesto, etc.

UTILISATION EN JARDINAGE : Faire une tisane de feuilles (15g de feuilles sèches ou 45g de feuilles fraîches) ou décoction de racines puis laisser infuser et fermenter trois jours. Filtrer et diluer au tiers dans de l’eau de pluie, puis pulvériser sur le feuillage des végétaux en croissance ou directement au pied de la plante à l’arrosoir.

Il est également possible de faire un purin d’Ortie, qui sera désherbant en utilisation pure, ou stimulant (engrais azoté riche en éléments organiques) utilisée en dilution à 5-10%. Ce même usage sera préventif contre le mildiou, la rouille et l’oïdium, et répulsif pour les acariens et les pucerons. Une panacée en somme !

Croyances populaires et légendes:

« C’est de fils d’Ortie que les sorciers tissent leurs chemises enchantées », proverbe breton. Dans la tradition celtique, l’Ortie est une plante de Feu, symbolisant la force, l’énergie, le courage, la foi et la persévérance. Malgré son aspect rugueux et irritant, c’est une plante d’une grande générosité, offrant vêtement (cordes, nasses, tissus), remèdes et nourriture aux hommes, animaux et végétaux. Les Celtes la considéraient déjà comme une plante adaptogène, c’est-à-dire aidant le corps à s’adapter aux différents stress environnementaux et psychiques.

On utilisait la plante entière fraîche pour récurer, nettoyer, lustrer, patiner grâce à sa forte teneur en silice et les racines pour obtenir une teinte jaune pour les tissus.

Pour les Celtes, elle purifie le sol et l’homme : elle pousse là où l’homme a vécu (sols riches en humus) et indique une bonne santé du sol, car elle régule le fer et l’azote. Elle semble transformer les ondes négatives et assainir les terres. De la même manière, porter un sachet d’Ortie sur Soi ou en répandre autour de la maison protège des ondes négatives.

Pour accélérer la guérison, il est d’usage de mettre un bouquet d’Ortie sous le lit du malade et de l’utiliser dans les bains de purification (balnéothérapie).

Le voisinage de l’Ortie avec les plantes médicinales augmente leur teneur en huiles essentielles et leur suc s’altère moins vite.

Rudolf Steiner disait de l’Ortie qu’ « elle est la plus grande bienfaitrice du monde végétal ». Elle fait partie des 6 plantes utilisées comme préparat du compost biodynamique et se place généralement au milieu, car elle « remet de l’ordre », elle rend le sol « raisonnable », doué de raison.

Traditionnellement, l’Ortie était utilisée comme fourrage dans les campagnes et renforçait ainsi la santé globale des animaux. Elle était fauchée, laissée séchée deux jours au soleil et leur était donné. Ce foin d’herbes sauvage de haute qualité préserve la santé des animaux en les immunisant des maladies par un apport de nutriments conséquent.

Recette d’une lotion capillaire anti-chute de cheveux : Infusion forte de 50g de feuilles dans 100 ml d’eau (infusion 2h), puis filtration et ajout de la même quantité d’alcool à 45% (conservation 6 mois. A utiliser en friction sur le cuir chevelu.

Arlette Jacquemin

Paysanne-herboriste biodynamiste

Florithérapie holistique 

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