Sureau noir
Sambucus nigra L.
Adoxaceae (ex-Caprifoliaceae)
Nom scientifique: Sambucus nigra L. , 1753 (Sambucus virescens Desf., Sambucus vulgaris Neck., Sambucus vulgaris Lam.)
Noms vernaculaires: « Suseau », « Sambuc », « Sus », « Sambu », « Sussier », « Hautbois », « Seuillon », « Saou », « Arbre de Judas », « Sambequier », « Seur », « Seugon », « Suin », « Arbre aux fées » en français; « Holl anvioù » en breton; « Common helder », « Black elderberry » en anglais; « Holunder » en allemand; « Sanxo » en espagnol; « Sambuco » en italien.
Histoire et origine: “Sambucus”, “Sabucus” ou “Sabum” étaient déjà le nom latin du Sureau. “Nigra”, qui signifie “noir” en latin, fait référence à la couleur des baies, d’un rouge très sombre. Connu dès la préhistoire, on retrouve son utilisation dès l’Antiquité: “Sambucus” vient du grec “Sambuké”, qui désignait une harpe triangulaire. Théophraste le dénomme sous le nom d’« ἀκτῆ » (aktê). Les élèves d’Hippocrate lui confèrent des propriétés laxatives, diurétiques, et gynécologiques. Dioscoride cite les feuilles et les jeunes pousses cuites comme légumes pour chasser la bile et le phlegme ; les racines cuites dans du vin contre l’hydropisie, contre les morsures de vipère et comme emménagogue (même indication pour les baies macérées dans du vin). En usage externe, il conseille les feuilles en enveloppement contre les inflammations (brûlures, ulcères) et en pommade contre la goutte. Hildegarde de Bingen préconise des bains de feuilles contre la jaunisse. Pour Albert le Grand (frère dominicain Allemand 1200-1280), écorce, feuilles et fruits sont purgatifs et vomitifs ; il rapporte une croyance selon laquelle l’écorce serait laxative lorsqu’elle a été enlevée du tronc de haut en bas et vomitive en sens inverse. Au cours des siècles suivants, les indications n’évoluent pas. Il faut attendre le XXème siècle, en 1901, avec le Docteur Malméjac (pharmacien militaire 1871-1951), qui isola de l’écorce la sambucine. En 1905, Guignard, Bourquelot et Danjou identifient dans toutes les parties de la plante un glucoside cyanogénétique qu’ils nommèrent sambunigrine.
De tout temps, le Sureau est considéré comme une véritable panacée des campagnes. Le nom vernaculaire “Arbre de Judas” vient du fait que Judas s’est pendu à un Sureau noir, et la légende dit que depuis ce temps là, les baies sont devenues immangeables crues.
Parties utilisées: On utilise les sommités fleuries (récoltées en mai-juin), les fruits, qui sont des baies (récoltées à l’automne) et la seconde écorce (de branche d’un ou deux ans). Seul les fleurs et fruits sont autorisés à la vente libre, l’écorce est réservée à la Pharmacie.
Composition chimique: Dans la fleur de Sureau, il y a des polysaccharides (mucilages) et des sels calciques (4 à 9%), mais aussi des flavonoïdes (flavonols, rutoside, isoquercitroside, quercitroside, hyperoside, astragaline, etc.), des tanins, une huile essentielle à odeur de muscat et à aspect de beurre (due à la présence d’acides gras, notamment acide palmatique), des dérivés de l’acide hydroxycinnamique, acide chlorogénique, acide caféique, acide ferulique et leurs esters, des acides triterpéniques (acide ursolique, acide oléanolique) et des stérols.
Dans la baie de Sureau, on retrouve des glucides (glucose et fructose), du nitrate de potassium des vitamines (pour 100 g de fruit, 65 mg de vitamine B2, 18 mg de vitamine C, 17 mg vitamine B9 – acide folique), mais aussi des tanins, des acides organiques (citrique et malique), des flavonoïdes (rutoside, isoquercitroside, hyperoside), des anthocyanosides (sambucine, sambucyanine, chrysanthémine, etc.). Les graines contiennent des hétérosides cyanogènes : sambunigrine, prunasine, ziérine et holocaline.
Identification botanique: Arbuste de 4 à 10 mètres, commun dans presque toute l’Europe, dans les haies, bois, ruisseaux (il a un lien très fort avec l’eau et les milieux humides qu’il affectinne particulièrement “Sur – eau”). Ses rameaux sont ligneux, remplis d’une moelle blanche avec une écorce verruqueuse-grisâtre. Ses feuilles sont opposées à 5-7 folioles, pétiolées, ovales, dentées, avec stipules en forme de verrue ou sans stipules. Les fleurs de ses sommités fleuries sont blanc crème (Mai-Juin) et apparaissent après les feuilles. Elles sont très odorantes, aromatiques, avec cinq pétales et sépales à anthères jaunes, disposées en large corymbe à 5 ramifications principales. Le fruit est une baie sphérique, d’abord vert, puis rouge violacé et enfin noir à complète maturité, renfermant trois graines. La fructification de la corymbe est pendante vers le bas.
Attention au risque de confusion avec le Sureau hièble (Sambucus ebulus), qui peut être fatal du fait de sa toxicité: il se différencie par une feuille à 7-11 folioles, des anthères rosés, une fructification vers le haut et le fait qu’il ne fait pas de bois (plante herbacée). Il n’est pas très présent en Bretagne.
Médecine traditionnelle: La fleur de Sureau est utilisée en phytothérapie pour ses propriétés sudorifique (provoque la sudation pour éliminer la chaleur – combat la fièvre), diurétique et dépuratif (lithiase rénale), émollient, béchique (augmente les sécrétions bronchiques ), anti-inflammatoire puissant et galactogène. On l’utilise dans les cas de rhume, bronchite, asthme, rhumatismes, fièvres et fièvres éruptives (rougeole, scarlatine – favorise l’éruption), affections oculaires, affections rénales, cystites, lactation.
La baie de Sureau est utilisée pour ses propriétés antivirale, antirhumastismale, antinévralgique et purgative. On l’utilise en cas de grippes, rhumatismes, névralgies et constipation.
Précaution d’emploi: Plante alimentaire, aucun risque connu. Précaution d’usage avec les fruits crus qui peuvent donner des nausées, voire des vomissements.
UTILISATION EN ALCOOLATURE (interne): Galénique qui respecte le Totum de la plante et garantit son efficacité. La forme liquide est à privilégier car elle agit au contact direct des muqueuses. Faire une cure de 21 jours, à raison de 30 gouttes par jour diluées dans un verre d’eau (ou 15 gouttes matin et soir). Faire une cure jusqu’à la fin du flacon (environ 3 semaines), faites une pause d’une semaine et recommencer. Faire 2 à 3 cures consécutives par an pour remarquer des effets concrets.
L’alcoolature de Sureau noir soutient l’immunité (aide à soutenir le système immunitaire en renforçant l’immunité et les défenses naturelles lors des refroidissements), la purification (en contribuant au maintien du bien-être physique, à la purification naturelle du corps et du sang), la détoxication (en facilitant les fonctions d’élimination et de drainage de l’organisme), l’élimination et la santé urinaire (en contribuant au fonctionnement des voies urinaires), la santé articulaire (en soulageant les douleurs inflammatoires et en favorisant la mobilité) et la glycémie (en favorisant le ralentissement de l’assimilation des sucres et en contribuant à maintenir une glycémie normale).
UTILISATION EN TISANE (interne): Boire 2 à 4 tasses par jour, en cure de trois semaines pour fortifier et drainer l’organisme.
Autrefois, on considérait que planter un Sureau dans un jardin protégeait la maison contre la foudre et les esprits, et qu’une branche de son bois porté sur soi protège des agressions. Mais attention quand on brûle son bois, cela réveille les mauvais esprits!
On élaborait un vinaigre avec les fleurs, qu’on appelait le “Surard”, qu’on utilisait comme antirhumatismal et contre la rétention d’eau => Mettre 500g de fleurs récemment séchées avec ½ litre de vinaigre de vin ou de cidre dans un bocal. Fermer hermétiquement. Après 10 jours, filtrer avec un papier-filtre. Conserver dans une bouteille en verre au frais et à l’ombre. Prendre 2 cuillerées à soupe par jour, diluées dans un verre d’eau chaude avec du miel.
Complément d’information d’Adeline Larivière-Le Rhun, naturopathe Hildegardien et reflexologue à Plestin-Les-Grèves (29):
J’adore le Sureau ! C’est une de mes plantes préférées, elle a tellement d’usages et elle fait partie de notre mythologie européenne, plante des fées, plante de passage, j’adore !
Arlette Jacquemin
Paysanne-herboriste biodynamiste
Révélatrice de compétences
Gardienne de la Terre
Florithérapie et accompagnement holistique
Synergie personnalisée d’élixirs floraux sur demande
Soin bioénergétique au pendule équatorial
(à distance)
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