Pâquerette – Bellis perennis – Asteraceae

Publié par Laurent Jacquemin le

Pâquerette
Bellis perennis L.
Asteraceae

Nom scientifiqueBellis perennis L.

Noms vernaculaires: “Petite Marguerite”, “Fleur de Pâques”, “Pâquerette des prés” “Petit consyre”, “Fleur de tous les mois”, “Margriette”, “Oeil du jour” (en référence au fait qu’elle s’ouvre le matin et se referme le soir) en français; “Daisy”, en anglais; “Tro-heol” en breton (littéralement “Tournesol”).

Histoire et origine: Cette plante sauvage, rustique, bisannuelle est apparue dans les traités de médecine dès la Renaissance, période transitoire entre le Moyen-Âge et les Temps modernes. Sa dénomination latine fait référence à sa beauté et peut être traduite par “Belle de tous les jours”. Mais au 18ème siècle elle a été banni en Allemagne, systématiquement détruite, car on l’accusait à tord d’être abortive.

Petite, elle pousse partout, même en altitude, pourvu que les herbes autour d’elle lui laisse de la lumière. C’est pourquoi on la retrouve dans les pâturages, les jardins, les pelouses. Elle fleurie dès Pâques, bien avant les autres plantes, presque toute l’année, en général non loin de son ami Pissenlit. Jules Dupratot, compositeur français du 19ème siècle trouvant cette plante belle, gracieuse, fraiche et naïve nomma l’héroïne de son opéra-comique “Pâquerette”.

Aujourd’hui, elle est réhabilitée en phytothérapie pour ses propriétés thérapeutiques intéressantes et saisonnières, mais aussi comme condiment en cuisine de plantes sauvages (câpres de boutons floraux et jeunes feuilles en salade).

Identification botanique: Petite plante herbacée vivace de 5 à 20 cm, très rustique, commune dans toute l’Europe et formant des touffes denses, colonisatrices. Ses racines sont fasciculées, ses feuilles arrondies et légèrement pétiolées sont disposées en rosette. Les inflorescences larges de 15 à 25 mm (appelées “capitules”) se trouvent au bout d’une tige pubescente sans latex. Le capitule est radié, avec des fleurs ligulées blanches à bout rosé à la périphérie (fleurs femelles ou stériles) et des fleurs tubulées au centre, de couleur jaune (fleurs mâles). Les fleurs sont entomophiles: la pollinisation se fait grâce aux insectes en grande partie et au vent. Le réceptacle devient conique lorsqu’il porte les fruits: cette infrutescence est composées d’une multitude de petits akènes obovales sans pappus.

La Pâquerette se ferme la nuit et suit la course du soleil pendant la journée. Le capitule se ferme aussi lorsqu’il pleut et même un peu avant, ce qui, traditionnellement dans les campagnes, laisse présager le mauvais temps.

Parties utilisées: En phytothérapie, on utilise la plante entière fleurie, les feuilles et les fleurs fraîches pour la réalisation de remèdes à usage interne et externe (teintures mères, alcoolatures, macérâts huileux et baume). 

Les feuilles peuvent être récoltées tout au long de la saison claire (mars à septembre), les fleurs doivent êtres récoltées de Pâques à juin, lors du plein épanouissement de la plante par rapport à sa course avec le soleil.

Composition chimique: Saponines (bayogénine), saponosides triterpéniques et principes amers, huiles essentielles riches en polyactylènes, flavonoïdes, tanins, mucilages, acides organiques, résine.

Médecine traditionnelle: Les feuilles et fleurs fraiches de la Pâquerette écrasées calment la douleur des contusions et des entorses. La médecine homéopathique utilise l’alcoolature pour son action tonique sur la musculature des vaisseaux. Traditionnellement, le thé de la plante sèche (qu’on appelle aujourd’hui la tisane), pris 3 fois par jour entre les repas réussit très bien aux enfants maigres. En phytothérapie, cette plante médicinale majeure est utilisée pour ses propriétés vulnéraire, anti-inflammatoire, dépurative (goutte), diurétique, expectorante, adoucissante bronchique et sudorifique. La compresse humifiée de la tisane peut soulager les contusions, torticolis, brûlures, furoncles ou engorgements.

L’alcoolature de Pâquerette soutient la santé de la peau, des cheveux et des ongles, le vieillissement de la peau et les défenses immunitaires. Son action anti-inflammatoire et antioxydante en fait un complément alimentaire intéressant de manière générale. Ce remède de phytothérapie se prend en cure de 21 jours (un flacon de 50 ml), à raison de 30 gouttes par jour diluées dans un verre d’eau le matin.

L’alcoolature peut également être utilisée en externe, en mettant 10 gouttes sur une compresse humidifiée à l’eau et en la posant sur une contusion, entorse, torticolis, furoncles ou engorgements.

Précaution d’emploi: Aucun risque connu, plante alimentaire.

Recette du Vin de Pâquerette (pour usage externe)

Dès Pâques, récolter la plante entière, la laver à l’eau claire afin d’enlever toute la terre des racines et la hacher finement.

Faire macérer dans un vin blanc pendant 3 semaines en dynamisant chaque jour (secouer le bocal), puis filtrer et conserver dans une bouteille en verre teinté, à l’abri de la lumière et à température ambiante.

Cette galénique permet d’avoir toujours sous la main ce vin vulnéraire. Comme dit plus haut avec la tisane, vous pouvez en imbiber une compresse ou un linge propre puis l’appliquer sur les contusions, torticolis, furoncles, brûlures, engorgements.

Arlette Jacquemin

Paysanne-herboriste biodynamiste

Florithérapie holistique 

Synergie personnalisée d’élixirs foraux sur demande (06.84.03.30.59)

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