Chardon-marie – Silybum marianum – Asteraceae

Publié par Laurent Jacquemin le

Chardon-marie
Silybum marianum (L.) Gaertn
Asteraceae

Nom(s) scientifique (s): Silybum marianum Gaerth, Carduus marianus L., Carthamus maculatus Lmk.

Noms vernaculaires: “Lait de notre Dame”, “Chardon marbré”, “Artichaut sauvage“, “Chardon argenté”, “Chardon bénit”, “Chardon de Notre Dame Silybe“, “Epine blanche”  en français; “Milk thistle” ou “St Mary’s thistle” en anglais; “Mariendistel” en Allemand, “Askol” ou “Brizh” en breton. 

Histoire et origine: Originaire des régions méditerranéennes le Chardon Marie croît dans les lieux incultes de l’Europe méridionale, de l’Afrique septentrionale, de l’Asie occidentale et d’Amérique du Sud (Argentine). Depuis les temps anciens, le Chardon Marie est connu pour son rôle alimentaire: les jeunes pousses sont préparées en salade, les racines et les capitules en légumes cuits à l’eau d’où son nom d’artichaut sauvage. La plante broyée était donnée au bétail et les graines aux volailles. D’après une légende du Moyen Age, les marbrures blanches qui marquent les feuilles près des nervures seraient les vestiges héréditaires de gouttes de lait tombées du sein de la Vierge Marie lorsqu’elle déroba Jésus aux persécutions d’Hérode. 

Identification botanique: Plante bisannuelle à tige dressée robuste, glabre, rameuse. Les feuilles alternes sont grandes, sans stipules, brillantes, vertes, lobées, bordées de pointes épineuses et de cils, et marbrées de blanc le long des nervures. La plante possède de gros capitules solitaires de fleurs tubuleuses, pourpres, entourées d’un involucre dont les bractées externes sont terminées par de fortes épines. Les fruits sont des akènes, luisants, surmontés d’une aigrette de poils simples.

Parties utilisées: Le fruit mûr (la graine), dépourvue de son pappus, qui peut être en l’état ou réduit en poudre (jaune brun). 

Composition chimique: Des lipides (acides gras insaturés 20 à 30%), des protéines (histamine, tyramine), des sucres (polyines), des principes amers, des flavonoïdes (quercétol, taxifoline, ériodyctiol, apigénine, naringine, chrisoériol), des dérivés phénoliques, des tocophérols et stérols (campestérol, sitistérol, stigmastérol). Les substances actives sont les flavonolignanes dont le mélange porte le nom de silymarine (1,5 à 3% de la masse du fruit). La silibinine ou silybine est le constituant majoritaire du mélange. Les autres constituants de la silymarine sont la silydianine et la silychristine.

Médecine traditionnelle: Le Chardon-marie est hépatoprotecteur, anti-hépatotoxique  (paracétamol, cisplatine, amanite phalloïde, alcool, drogues, etc.), cholagogue, cholérétique, immunostimulant, antioxydant, hypertenseur et hypocholestérolémiant. Il est utilisé dans les cas d’intoxication hépatique, ictère, hépatite virale, alcoolisme, cirrhose, troubles digestifs fonctionnels, cholestérol, diabète, chimiothérapie (cancers des testicules, prostate, ovaires, seins, vessie, peau), hypotension.

Autrefois il était utilisé en prévention du mal des transport, pris 8 jours avant le voyage.

L’alcoolature de Chardon-marie soutien la détoxication, la santé hépatique, cardiaque, la glycémie et les défenses immunitaires.

Synergies possibles pour la potentialisation des effets hépatoprotecteurs: Pissenlit (Taraxacum officinale), Romarin (Rosmarinum officinalis)

Précaution d’emploi et utilisation 

Précaution d’emploi: Il n’y a aucun risque connu.

En alcoolature, faire une cure de 21 jours, à raison de 30 gouttes par jour diluées dans un verre d’eau avant le repas (ou 15 gouttes matin et soir). Faire une cure de détoxification lors des changements de la saison froide à la saison chaude (printemps) et/ou de la saison chaude à la saison froide (automne).

Médecine holistique et approche sensible

Matthew Wood, célèbre herbaliste américain, considère que le Chardon-marie est utilisé en cas de foie ou de rate chaude et gonflée, de jaunisse, de calculs rénaux, de miction faible et aussi pour nettoyer le sang. Il est un détoxifiant de premier ordre. Mais son usage traditionnel était plutôt contre les problématique de la rate et de la lymphe. En effet, un système lymphatique affaibli entraîne une mauvaise assimilation et une mauvaise nutrition, ce qui provoque une faiblesse, une congestion, une stagnation. Bien souvent, cela a une incidence sur le moral et certains praticiens parlent de sentiments de “mélancolie” ou de “découragement” chez le patient. Ces émotions sont typiques de la rate et non du foie, qui est plus communément associé à la colère et à la frustration.

Concernant les intoxications dues aux champignons, il est un remède très efficace, notamment sur une intoxication à l’amanite phalloïde où il est même considéré comme antidote. Ce champignon hautement toxique pour l’homme contient des hépatotoxines qui déciment les cellules du foie en peu de temps (douleurs abdominales intenses, nausées, vomissements, diarrhées fétide) et la mort survient dans 30% des cas. Des études cliniques dans des hôpitaux de France, Allemagne et Suisse ont montré que la silymarine réduit de moitié ce taux de mortalité.

Autres usages populaires

Nourriture pour les animaux: la plante jeune était fauchée et broyée puis donnée aux animaux de la ferme avec le foin de printemps.

Usage culinaire: Le capitule en formation (avant éclosion) était autrefois consommé comme l’artichaut. Les jeunes feuilles sont utilisées en salades et les racines en ragoût ou en confiture.

Arlette Jacquemin

Paysanne-herboriste biodynamiste

Florithérapie holistique 

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