Beltane – Aube chaleureuse de la saison claire

Publié par Laurent Jacquemin le

BELTANE : Aube chaleureuse de l'été

Célébration celte de l'Amour et du Désir

Dimanche 1er mai

Beltane est la troisième célébration printanière dans le calendrier païen et marque le début de la saison claire. Beltane trouve son origine dans le culte rendu au dieu celtique Bel (Beli, Balar, Balor) et vient de « Beltine », le temps de Bel ou le Feu de Bel. Ce Dieu de lumière représente l’Harmonie et la Beauté. Cette fête célèbre le feu de la vie et la sensualité.

Le mois de mai met à l’honneur la végétation, les fleurs, les sources et l’eau en général. Est venu le temps de l’artisanat avec des éléments de la Nature (peinture, tricot, broderie, couture, cuisine, créations en tout genre, etc.), car la tradition veut que l’on unisse plusieurs éléments pour en former un autre.

Symbolique sur le plan individuel :

Il nous est proposé de passer de l’Unité (Soi) à l’Altérité (Alter Ego), en prenant le risque joyeux d’aller à la rencontre de cet « Autre », si ressemblant et si différent à la fois. Le tout étant de se réconcilier avec lui, de l’apprivoiser, de mieux le comprendre, de le dompter, de vivre avec, en âme et conscience.

Arouna Lipscitz, philosophe de la relation transmettant la voix de l’Amoureux, dit que, pour devenir un bon Amoureux (même de Soi), il est nécessaire de respecter trois étapes essentielles : accepter la vie, s’aimer Soi et accepter les différences. Le but de cette quête étant de nourrir sa flamme intérieure, de se connecter à son Feu sacré et d’être l’évidence de Soi.

Principe fondamental: S’installer en Soi, se (re)découvrir et s’aimer.

Croyances et rituels païens :

Traditionnellement, on invoquait le Feu et la Lumière pour détruire les puissances hostiles, pour purifier l’atmosphère et garantir fertilité aux hommes, aux bêtes et à la végétation. Il était de coutume de monter sur les collines la veille de Beltane pour voir le Soleil se lever et bénir la Terre. Aussi le mois de mai était associés aux unions et c’était l’occasion pour les jeunes amoureux de s’isoler et de faire l’amour dans la Nature vibrante et verdoyante. Les enfants nés neufs mois plus tard étaient appelés « Merry-begot », qui signifie « conçu dans la Joie ».

On comprend dès lors le rituel du « Mât de mai » tradition celte adoptée dans de nombreux pays, qui symbolise la célébration du retour des beaux jours mais qui permet également de provoquer des rencontres amoureuses. Le nombre de danseurs est toujours pairs. Le principe est de tresser le mât au fur et à mesure des passages. Une fois le mât tressé, on tourne dans l’autre sens. Les hommes saisissent un ruban rouge (main gauche), les femmes un ruban blanc (main droite, chacun se fait face. L’homme face à sa partenaire lève le bras, la femme passe sous son ruban. Il se trouve face à une autre femme, il passe sous son ruban. Puis il fait passer la suivante sous son ruban. Ainsi de suite jusqu’à ce que les rubans soient quasiment totalement enroulés autour du mât. Vient ensuite le moment de détisser le mât pour remettre les énergies à leur place. L’homme saisit alors le ruban blanc main droite, la femme le ruban rouge main gauche, et ils réalisent tout de façon inversée. 

Chez les Druides

A Beltan (Belteine ou Beltaine), il est de coutume d’allumer deux feux sacrés, entre lesquels on fait passer les animaux pour les protéger des maladies et parasites. Toute la nuit résonnent des incantations et tous s’en mêlent, êtres vivants et trépassés. Certains pensent que c’est là pure superstition, mais personne n’ose transgresser la tradition.

Chez les Druides tout est ternaire : il y a trois mondes que les plantes chevauchent, reliées aux métamorphoses, à l’idée de renaissance dans la triade corps-esprit-âme. Leur mode d’action s’exprime à ces trois niveaux et autorise un axe pour recouvrer la santé, celui de l’unité, de la totalité et de l’infini. Bien entendu, chaque plante peut participer à la santé du corps, de l’esprit et de l’âme, mais des spécialités se détachent précisément.

Dans le premier monde se trouve la santé du corps physique. On utilise les plantes fraîches pour leurs vertus médicinales, de Beltan à Litha (Solstice d’été) : Achillée millefeuille, Armoise, Aubépine, Consoude, Jusquiame, Millepertuis, Orties, Reine des prés, Saule blanc. Les caractères Beltan des plantes en cette saison sont : tonicardiaque, hypotenseur, sédatif léger, antidépresseur, anti-inflammatoire, antirhumatismal, fébrifuge, astringent, vasoconstricteur, vulnéraire, hémostatique, cicatrisant.

Dans le deuxième monde se trouve la santé de l’esprit. De ce monde provient l’eau, vecteur énergétique nécessaire à extraire les constituants de la plante (substances actives). Les plantes préparées dans l’eau pure, non souillée, en infusion ou décoction, auront une influence sur l’avenir de l’être qui est en « état de maladie ». Ces plantes sont : Achillée millefeuille, Armoise, Consoude, Millepertuis, Orties, Reines de prés, Saule blanc. A Beltan, leurs propriétés ésotériques sont : chasser les vampires, éviter d’être un revenant gênant, se prémunir des catastrophes, protéger les troupeaux, mettre les démons en fuite, attirer la prospérité, repousser la foudre, faire de la divination. 

Dans le troisième monde, siège de la Lune et du Soleil, se trouve la santé de l’âme. Les plantes de ce monde sont beaucoup moins nombreuses et extrêmement difficiles à manipuler (la plupart présentant une certaine toxicité et leurs usages tel quel étant interdit, comme pour la Jusquiame). La pharmacopée contemporaine propose pour ces plantes des formes diluées telles que l’homéopathie (dilutions infinitésimales) ou les élixirs floraux (énergie vibratoire). 

Les plantes de Beltan pour le troisième monde sont l’Armoise, la Jusquiame et le Millepertuis. Connaissant le rapport des Celtes avec le Sacré, aucune récolte ni administration de Simples ne se fait sans rituel spécifique (paroles, incantations, célébrations, symboliques, etc.). 

Recette traditionnelle de Crème brûlée de Beltane à la Rhubarbe

2 tiges de Rhubarbe

2 œufs entiers + 4 jaunes

4 c.à s. du sucre semoule

20 cl de crème liquide

2 c. à s. de sucre roux

1 verre d’eau

Préchauffer le four à 150°C

Couper les tiges de Rhubarbe en morceau et les faire cuire 15 minutes dans une casserole assez large avec 2 c. à s. de sucre semoule et l’eau. Une fois compotée, répartir dans 4 ramequins.

Dans un saladier, mélanger les jaunes avec les œufs entiers les 2 dernières c. à s. de sucre semoule et la crème.

Verser cette préparation sur la compote de Rhubarbe.

Enfourner 30 minutes et laisser refroidir afin que la crème se solidifie.

Saupoudrer de sucre roux et enfourner quelques minutes afin de le colorer, sans le brûler.

Joyeux et lumineux Beltane à toutes et tous! N’oubliez pas d’offrir des brins de Muguet pour apporter inspiration, chance et créativité à celle ou celui qui le recevra !

Arlette Jacquemin, Paysanne-herboriste biodynamiste

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